Imaginez un peu le tableau. Vous vous levez un dimanche d'automne. Une de ces journée comme on les aime parfois, c'est-à-dire où on a pas grand chose à faire. Il a fait beau le reste de la semaine, mais là il pleut à verse et le ciel est grisâtre. Le vent souffle et vient fouetter les vitres. Le premier contact des pieds nus sur le plancher est assez désagréable. On frissonne de devoir quitter le réconfort chaleureux du duvet. On enfile un jean confortable, des chaussettes en laine et un gros pull qui couvre bien les reins. Et là, pas pressé, on cherche quelque chose à avaler. Quelque chose comme un fabuleux porridge chaud et crémeux à souhait agrémenté de fruits de saison par exemple ? Le porridge, on en mange de temps en temps ici, mais c'est vraiment au Canada que nous l'avons redécouvert, servi chaud et bien crémeux, ça requinquais avant d'affronter le temps encore bien frisquet de mai. Et j'ai eu l'idée d'y ajouter un deuxième plat que j'aime bien et que je rencontre souvent dans les familles suisse : les pruneaux au jus et aux épices. Amis français, si vous consommez aussi les pruneaux sous cette forme, manifestez vous, ça m'intéresse !
Que ce soit à l'avoine, au blé, à l'orge, au riz ou au maïs, la bouillie est l'une des formes de consommation des céréales les plus anciennes de l'humanité, et ce bien avant la pain, apparu il y a environ 4000 ans. Plat moyenâgeux par excellence, d'ailleurs plus souvent salé que sucré, il a traversé les siècles sous diverses formes. Si le porridge en tant que tel n'est pas tellement populaire dans notre pays au contraire des nos amis anglo-saxons et slaves, on le retrouve aisément, agrémenté de pomme râpée et de fruits secs, dans notre célébrissime et national birchermuesli (la recette ICI !). S'il souffre d'une image peu reluisante, c'est qu'on l'imagine souvent fade et pâteux. De plus, de par son aspect nutritif et facile à avaler, il faisait partie des plats qu'on servait aux malades...pas de quoi sauter au plafond au premier abord, je vous l'accorde ! Et pourtant, bien préparé, il fait des merveilles. Il y a 3 façon de cuisiner le porridge. La première requiert un temps de repos d'une nuit, car elle consiste simplement à mélanger des flocons concassés et du lait froid. Le second est plus rapide, mais il en résultera des morceaux encore un peu durs sous la dent. On substitue simplement le lait froid par du lait chaud. La dernière préparation est celle qui vous donnera la consistance la plus homogène et la plus crémeuse. Elle est faite pour les matins où l'on est moins pressés, mais si elle ne demande pas tellement de temps que ça. C'est celle-ci que je vous propose aujourd'hui.
(Pour 4 bols)
135 g de flocons de porridge
4,5 dl de lait froid
1 dl de lait chaud
2 c. à c. de miel liquide
500 g de pruneaux
2 petits bâtons de cannelle
4 étoiles de badiane
2 c. à c. de sucre
2 dl d'eau
Couper les pruneaux en deux et les dénoyauter. Les disposer au fond d'une casserole. Saupoudrer de sucre, ajouter les épices, verser l'eau, bien mélanger. Laisser mijoter jusqu'à que les pruneaux soient bien tendres, mais pas complètement défaits. Ôter la cannelle et l'anis étoilé. Laisser refroidir. Verser le lait froid et les flocons de céréales dans une casserole, à petit feu, cuire sans cesser de remuer. Les flocons vont peu à peu s'imbiber de lait et former une pâte. Quand cette dernière commence à attacher, au fond verser le lait chaud dans la casserole et bien remuer pour détendre ; remettre sur le feu ou pas suivant la consistance voulue. Servir le porridge bien chaud avec les pruneaux aux épices et un peu de jus.
Tous droits réservés sur les photos et textes. © vert-pomme.com
Comments