Je sais qu'à la lecture du titre, je ne vais pas faire que des heureux. La polenta n'a en effet pas très bonne presse. Benjamin par exemple n'en mangeait quasiment pas et à la maison, ma mère n'en faisait pas souvent, car mon père n'est pas un grand amateur. Elle souffre souvent d'une image de fadeur et de consistance à la fois pâteuse et grumeleuse (Youpi !) Comme toute les bouillies de céréales, de part son aspect facile à mâcher et nourrissant, elle faisait régulièrement partie du menu des hospices et des prisons. Car la polenta n'est en effet rien d'autre qu'une bouillie de farine de maïs, plus ou moins grossière. Pourtant, bien assaisonnée et bien préparée, elle fait des merveilles. Si on pense tout de suite au Nord de l'Italie quand on parle polenta, elle fait aussi partie intégrante du paysage culinaire Suisse. En effet, le Tessin, la partie italophone de la Suisse est réputé pour sa polenta, qui a progressivement colonisée les habitudes alimentaires du reste du pays. On la trouve également en France, en Corse notamment, mais aussi dans quelques pays de l'Est.
Ne soyez pas surpris si en Suisse, vous la trouverez aussi sous l'appellation "polente" (à prononcer polinte). Je l'ignorais totalement, mais dans les langues dites arpitanes, comme l'accent est mis sur l'avant dernière syllabe, le a a progressivement disparu, se transformant en e muet... L'arpitan, aussi appelée langue franco-provençale, possède une répartition géographique qui couvre une partie de la France, de la Suisse et de l'Italie. Son statut actuel fait quasiment office de langue morte. En Suisse notamment, on ne la rencontre plus que dans quelques villages valaisans et fribourgeois, mais une partie des mots patois sont encore utilisés de nos jours. Ainsi donc, nous avons décidé de vous proposer quand même une polenta. D'une part parce que ça fait partie des plats du répertoire culinaire suisse, mais aussi parce que ça s'accommode avec n'importe quel légume de saison pour faire des super plats sans viande. Toujours pas convaincu ? On a sorti notre petite botte secrète, à savoir l'ingrédient qui ferait avaler du foie de morue à un gosse de 2 ans. Je veux parler du fromage bien sûr qui garanti une polenta crémeuse à souhait. A remplacer par n'importe quel fromage si le bleu n'est pas votre tasse de thé !
( Pour 3 assiettes)
1 petite courge butternut
1/2 c. à s. d’huile d'olive
270 g de champignons mélangés
1 noix de beurre
100 g de marrons cuits
100 g de gorgonzola
3 dl d’eau
3 dl de lait
125 g de polenta fine
Préchauffer le four à 180 degrés chaleur tournante. Peler la butternut, la couper en deux dans le sens de la longueur. Vider les graines et détailler en tranches épaisses. Déposer dans un saladier avec l’huile d’olive, 2 bonnes pincées de sel, mélanger avec les mains et disposer dans une plaque, sur un papier cuisson. Cuire une vingtaine de minutes jusque les tranches soient bien dorées.
Brosser les champignons, les émincer grossièrement. Faire de même avec les marrons. Faire revenir le beurre dans une poêle, y faire sauter les champignons, puis ajouter les marrons. Saler poivrer, bien mélanger et réserver.
Dans une casserole, verser l’eau et le lait ainsi que le gorgonzola coupé en morceaux. Saler légèrement. Faire chauffer à feu moyen. Quand le liquide commence à fumer, verser la polenta et bien remuer. Lorsque la polenta a atteint une consistance homogène et bien souple, verser dans les assiettes. Détendre avec un peu de lait si la polenta devient trop collée. Disposer les tranches de butternut sur la polenta, verser la garniture par dessus. Servir immédiatement avec une belle salade verte.
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