L'on n'imagine pas tous les subterfuges auxquels on a recourt dans la photographie culinaire destinée à de grandes enseignes…et les petites parfois, même si les premières sont les principales concernées, rentabilité oblige. En effet, photographier de la nourriture est un acte périlleux, car on ne photographie pas quelque chose de figé. Les risottos ont tendance à croûter, l’oeufs coagule, les fruits sèchent, les glaces fondent, les légumes ternissent à la cuisson…
Il faut savoir que quand un photographe travaille pour un client, ce dernier doit être prêt à examiner le résultat du shooting en direct, car les clichés lui sont envoyés juste après la prise de vue pour pouvoir rectifier le tir si besoin avant que la nourriture ne soit plus appétissante du tout. Enfin disons que ça c’est pour les photographes avec une certaine éthique. Pour les autres, tous les coups sont permis. Ainsi, vous serez peut être surpris d’apprendre, que cette superbe entrecôte sur son barbecue est en fait badigeonnée d’huile de moteur, que la glace rafraîchissante dans son cornet croquant n’est autre que de la purée de pomme de terre colorée, que les pancakes sont recouverts de laque pour ne pas absorber immédiatement le sirop d’érable…sans parler des plats préparés en 20 exemplaires (et jetés ensuite) pour avoir toujours quelque chose d’appétissant à glisser sous l’objectif ou encore des shooting de novembre réalisés en avril avec des courges d’Afrique du sud pour anticiper la sortie des prochains numéros culinaires...
Rien de tout ceci à Vert Pomme. Comme expliqué dans notre tout premier article, les aliments photographiés sont tous mangé par nous ensuite (manquerait plus que ça ne soit pas le cas !) Pas question donc de jeter ou de rendre non consommable de la nourriture. Nous consentons seulement parfois à sous-cuire un peu les légumes pour qu’ils gardent leur couleur ou à repasser un pinceau huilé sur une viande pour ramener de la brillance. Cela implique aussi de devoir re-cuisiner des plats parfois, quand la première version n’a pas pu être photographiée. Mais bon, pour être honnête, ça n’est pas nécessairement la partie la plus pénible du boulot ! Pour cette recette là, pas d'inconvénients heureusement, mais les photos ont dû être réalisée en un temps record et les assiettes sont arrivées tièdasse sur la table...On dira que ce sont les risques du métier. Pas de raison de se priver de cette délicieuse recette par contre, que j'ai découvert totalement par hasard et qu'à première vue je ne pensais pas du tout apprécier !
(Pour 2 personnes) 350 g d'épinards frais
4 oeufs
150 g de crème fraîche
1/4 c. à c. de sel 10 g de gruyère râpé
1 c. à s. d'huile d'olive
1 gousse d'ail
Laver les feuilles d'épinards. Hacher grossièrement le tout, y compris les tiges. Presser la gousse d'ail. Dans une poêle, faire chauffer l'huile d'olive. Faire revenir les épinards avec l'ail. Saler, poivrer généreusement, puis ajouter la crème fraîche, laisser doucement réduire à petit feu. Passer à la cuisson des oeufs. Faire bouillir une casserole d'eau non salée. Préparer un saladier d'eau froide à côté. Quand l'eau bout, y plonger délicatement les oeufs à l'aide d'une cuillère. Procéder rapidement pour que le temps de cuisson soit les mêmes pour tous les oeufs. Compter exactement 6 min 30 de cuisson. Sortir les oeufs, les placer immédiatement dans le saladier d'eau froide. Répartir les épinards dans les ramequins, creuser deux nids. Ecaler très délicatement les oeufs, qui sont mollets, donc très fragiles. Les déposer sur les épinards. Saupoudrer de fromages râpé, passer très rapidement sous le grill du four. Servir aussitôt à même les ramequins. Accompagner de toast de pain de campagne, voir d'une salade pour un repas complet.
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