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confiture d'abricots

Dernière mise à jour : 31 août 2020


Ils se sont mariés dans les années 60. Quand on regarde les photos on dirait que c'était il y a des siècles. Lui un peu trop droit, et fier dans son costume neuf. Elle rayonnante avec sa toque de fourrure et ses jambes fines. Lui était mécanicien. Petit, il montait sur les toits pour regarder les avions passer pendant la guerre. Elle était courtepointière. Un métier quasiment éteint aujourd'hui. À l'heure des métiers qui meurent, cela paraît presque incroyable qu'à une époque, il se trouvait encore des gens pour apprendre à être télégraphiste, poinçonneur, laitier ou encore lavandière. Ils se sont connus à une époque où lui, grand sportif, allait chercher ses denrées dans une petite épicerie de la rue des Chavannes. Les langues malicieuses diront que la jolie demoiselle derrière le comptoir n'était pas étrangère à l'augmentation de sa consommation de lait. Quoi qu'il en soit, cette dernière ne devait pas être insensible à son charme non plus. Après leur mariage, ils habitèrent quelques temps Neuchâtel. Jouissant dès qu'il le pouvait de leur chalet à Portalban. Les parties de pêches, les baignades, les grandes tables dressées pour accueillir toute la famille rythmèrent leurs étés. Et Dieu sait qu'il y en eu. Même s'ils firent partie de ces gens simples, non épargnés par le malheur, la vie continua son cours. Il y eu des enfants, et même plus tard des petits enfants ! Puis, la famille se chercha un nid plus grand, et emménagèrent alors dans une jolie villa au Val-de-Ruz.

Il ne fallu pas moins d'un deuxième cancer pour les séparer. La jolie courtepointière allant rejoindre d'autres cieux. Les premières semaines furent difficiles, mais les enfants et la famille veillèrent au grain. Tendrement attentifs. La vieillesse n'épargnant néanmoins personne, il devint bientôt le moment où l'usure du temps, après le corps, s'attaqua à la tête. Vivre seul n'était alors plus possible et la maison de retraite s'imposa comme une nécessité amère On s'enquit alors de savoir que deviendrait la jolie maison. Il fut décidé alors que c'est le fils qui reviendrait y vivre. Les murs oubliés retrouvèrent un peu de vie. Certes on fit le tri des meubles et de la vaisselle. Peut-être que la jolie courtepointière fut quelques peu circonspecte qu'on ne conserva pas le beau service en porcelaine. Mais que voulez vous, la mode n'est plus aux petits bergers dans un décor bucolique. On entendit à nouveau des rires, alors elle pardonna de bon coeur. Un beau jour d'été, ce fut au tour du mécanicien buveur de lait de s'en aller retrouver la jolie courtepointière.

Leur passage dans ce monde s'éteint avec lui. Ne resta alors que beaucoup de souvenirs et un beurrier gentiment affreux en forme de canard. Mais pour une des petite fille, ce souvenir des déjeuners se devait de subsister. Avec le souvenir du regard attendri du grand papa, pendant que la grand maman s'affairait joyeusement autour de ses petits enfants. Fournissant la table en lait (toujours celui là) cacaotée, petits pains et autre confiture d'abricots.

(Pour 4 pots) 850 g d'abricots bien mûrs

1 citron

500 g de sucre














Dénoyauter les abricots. Les couper en petits morceaux. Presser le citron, ajouter le jus aux abricots. Récupérer les pépins et les enfermer dans une gaze. Verser le sucre. Mélanger et laisser macérer ainsi pendant une nuit. Le lendemain, laver les pots de confiture, puis les retourner sur un linge propre. Faire cuire tout doucement la confiture à petits bouillons. À cette étape, il est possible de la parfumer avec un peu de thym, de romarin de lavande ou encore un peu de gingembre. Aromatiser à votre convenance. Faites juste attention à la puissance du romarin. Cuire jusqu'à qu'une goutte du mélange déposée sur une assiette ne coule plus. Stériliser les pots et les couvercles dans le four pendant 15 minutes à 160°. Verser la confiture dans les pots, essuyer soigneusement les coulures. Refermer le couvercle et laisser refroidir.

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