À l'heure qu'il est, j'aurais normalement dû être en train de me réveiller, la bouche pâteuse, la tête dans le coton. Comprenez, le dernier week-end du mois de septembre a toujours une résonance particulière pour tout bon neuchâtelois qui se respecte. Il va sans dire, que même ayant immigré dans le canton, la tradition demeure pour moi bien vivante. Et pourtant, cette année, le coronavirus a eu raison de la fête des vendanges. En presque 120 ans d'existence, ça n'était plus arrivé depuis la deuxième guerre mondiale... Toutes les années c'est pareil, l'attente du bus au terminus de Cormondrèche. La lente descente jusqu'à la ville. Les gens qui râlent parce qu'après 5 arrêts déjà, le bus est quasi plein. Et puis, au fur et à mesure que l'on approche de l'écluse, le bruit de la fête qui commence déjà à gronder. J'ai toujours quelques palpitations d'excitation à ce moment là, juste avant descendre du marche pied. On sourit, "nous y voilà enfin". On prend une grande respiration et on s'engouffre à travers les fêtards jusqu'au stand du coeur de la ville, là où les amis nous attendent, évitant les groupes en train de trinquer et les affamés faisant déjà la queue devant les stand de nouilles chinoises !
Pas de burger au saucisson neuchâtelois à la cabane du faylys cette année, pas de jus de mêlée au stand du rugby, de curry indien au Paprika, de mojito géant au stand du FUN, de bataille de confettis, de poulpe cramé à la famiglia leccese...Pas de "lacs du Connemara" ni d'"Aventurier" d'Indochine...Pas d'attente dans le froid, légèrement groggy, à 4h du matin, du dernier bus qui ramène les fêtards à la maison. Trois jours de fête, voir deux quand le vendredi à été un peu trop éprouvant. Mais tout le monde préférera zapper le samedi, pour mieux revenir le dimanche et festoyer jusqu'à le fermeture. Autant vous dire que le lundi suivant, les étudiants et les travailleurs se divisent en deux catégories : ceux qui ont pris congé (mon meilleur ami prend même une semaine entière pour être sûr de s'en remettre) et ceux qui dorment sur leur bureau...avant que même le patron ne renvoie tout le monde à la maison ! Efficacité et propreté suisse oblige, les rues sont déjà nettoyées le lundi. Les stands entièrement démontés le mardi. Seuls vestiges de 3 jours de fête endiablés, quelques confettis colorés referont épisodiquement surface à l'intérieur de la maison pendant encore quelques jours. Un gros pincement au coeur donc mais que voulez vous, il faut se résigner je crois...et patienter jusqu'à l'année prochaine. On se console comme on peut, en se disant que le temps n'aurait pas été beau de toute façon...Et pourtant, la fête est belle...même sous la pluie.
(Pour 3 bocaux de 500 ml)
1 l d’eau
450 g de sucre roux
2 bâtons de cannelle
1 c. à c. de grains de poivre blanc
5 clous de girofle
3 étoiles de badiane
1 sachet de safran
La période de la fête des vendanges coïncide aussi avec celle des poires à Botzi. Ces petites poires à cuire typiquement suisses bénéficient d'un AOP depuis 2005. On les trouvent sur les marchés. On les reconnaît facilement à leur petite taille, leur chaire dure et leur forme presque ronde. Elles se conservent mal, d'où leur préparation au sirop pour le reste de l'année. Le moment voulu, il suffit des les réchauffer dans leur jus et faire réduire ce dernier. Elles sont délicieuses en dessert ou comme accompagnement de la chasse. Traditionnellement, elle sont servies au menu de la Bénichon du canton de Fribourg avec le gigot d'agneau. Laver les fruits. Prendre bien soin de garder la queue. Dans une casserole, porter à ébullition tous les ingrédients du sirop. Ajouter les poires. Cuire à feu moyen pendant une trentaine de minutes (un couteau doit pouvoir rentrer facilement, retirer avant celle qui se fripent et prolonger la cuisson de celles qui sont encore un peu dures). Pendant ce temps, laver les bocaux et les stériliser pendant 15 minutes dans un four préchauffé à 160°. Verser un peu de sirop au fond, répartir les poires en tassant bien, verser le sirop bouillant sur les fruits de manière à ce qu'il arrive jusqu'en haut du pas de vis. Fermer le couvercle aussitôt et laisser refroidir. Comptez 2-3 poires par personnes
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