Il y a quelques jours, j'ai demandé sur instagram si vous souhaitiez passer aux produits de printemps ou bien rester encore quelques temps en hiver. Je dois dire que le printemps a récolté une quasi unanimité. J'avoue qu'il me tarde aussi de changer de saison, la période hivernale étant la plus longue sur le blog. Ceci parce que chaque année, j'ampute la fin de l'automne pour proposer quelques recettes de Noël.
Alors certes, techniquement ça n'est pas encore le printemps. Mais avec l'arrivée des premières chaleurs, les bourgeons qui éclatent doucement dans le jardin et les oiseaux qui recommencent à chanter le matin, on se met alors à rêver doucement aux premières asperges. Cependant, il y a encore une recette d'hiver que je voulais voir figurer sur le blog cette année. Non pas que je ne tienne pas compte de votre avis, mais cette recette, je la publie un peu que pour moi, car je sens qu'elle ne va pas faire que des heureux. Il s'agit en effet de la langue de boeuf sauce aux câpres.
Je l'avoue, je sais bien que certaines recettes ont moins de succès que d'autres sur le blog. Et pourtant je les posts en toute connaissance de cause parce que ça me tient à coeur de donner de la visibilité à certains mal aimés de la cuisine. Et tant pis s'il n'y a que quelques irréductibles qui iront lire la recette. En témoigne notre activité en dents de scie sur instagram, on n'est pas là pour engranger des likes. Même si chacun de vos retours et autres petits mots nous comble de gratitude.
Et quand on parle de mets mal-aimés, la langue de boeuf ne doit pas être loin de la pole position. Il faut avouer que l'aspect du morceau est assez peu ragoûtant, mais une fois cuite convenablement et pelée, elle se révèle aussi fondante et goûteuse que le meilleur des steaks. On peut la faire à la tomate ou au madère, mais je préfère de loin la relever d'une délicieuse sauce aux câpres.
C'est Martine Droz, responsable avec son mari Jean-Luc dit Gogo (une institution dans la région) d'une petite affaire de traiteur/bus pizza ambulant au Val-de-Ruz qui m'a expliqué comment la réaliser. Quand on parle d'amour de la cuisine (et d'amour tout court), ces deux là occupe une place de choix. Eux qui organise plusieurs fois par semaine des repas le midi pour offrir un moment de convivialité et de gourmandise aux aînés de la région pour qu'il n'est parfois pas facile de cuisiner un pot au feu ou une épaule d'agneau. Ces plats de terroir généreux sont en effet plutôt faits pour les grandes tablées. Tous les âges sont acceptés néanmoins alors n'hésitez pas à vous inscrire pour un beau moment de partage intergénérationnel. De même, ils proposent un camion à pizzas et sèches au lard pour les manifestations et préparent à la commande divers plat chauds pour des réunions familiales sans prises de tête (et dans le respect des mesures sanitaires). Retrouvez leurs coordonnées ICI.
(Pour 4 personnes)
Une langue de bœuf de 1,5 kg
1 céleri boule
1 chou rave
3 grosses carottes
1 poireau
6 c. à c. de câpres
1 dl de vin blanc
1 gros oignon
4 clous de girofle
3 feuilles de laurier
20g de beurre
Un bouquet de persil
Rincer la langue à l’eau froide, la faire dégorger dans de l’eau salée et vinaigrée toute une nuit. La rincer, la couvrir d’eau (environ 3 l) et l’amener à ébullition avec l’oignon piqué, le laurier et le bouquet garni (vert de poireaux et queues de persil ficelés). Couper le poireau et la carotte en tronçons, le céleri et le chou rave en gros dés. Cuire la langue 4-5 heures à petit bouillons (ou placer la cocotte fermée dans un four à 180°). Les dernières 45 Minutes, ajouter la carotte, le céleri et le chou rave, les dernières 30 Minutes, ajouter le poireau.
Pour la sauce, faire fondre 20g de beurre dans une casserole et ajouter la farine, mélanger sur feu moyen au fouet jusqu’à que l’appareil roucisse. Prélever 300 ml de bouillon de légumes, ajouter 1 dl de vin blanc et déglacer le roux avec le mélange en fouettant continuellement. Saler, ajouter les câpres et laisser réduire à feu doux sans cesser de remuer. Tester la cuisson de la langue : une aiguille doit s’enfoncer à travers la chaire sans difficulté dans la partie la plus charnue. La peler, la débiter en tranches de 3-4 mm. Disposer les tranches sur une assiette chaude avec les légumes et napper de sauce aux câpres. Servir avec du riz ou de la purée de pomme de terre.
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