Dans la catégorie des plats simples il n’y a nul pareil au gigot de 7h. Et quand on prend en compte la qualité qui sort du four, on a envie de le faire entrer dans ces menus simples que l’on cuisine au quotidien. Sauf que... il faut, comme son nom l’indique, 7h de cuisson!
Certains le portent aux nues ou encore le sacralise mais au final il n’y a pas de vérité sur la façon de cuisiner un gigot. Pour preuve, nous étions invité au repas de Pâques du côté de la famille de Marie et sa tante nous a sorti un gigot de derrière les fayots! Celui-ci était cuit au four, mariné avec entre autre des anchois. Un vrai goût de reviens-y!
Petite parenthèse refermée, revenons plutôt à notre gigot et tout ce qui l’entoure.
La religion est ce qu’elle est mais elle a eu au moins la délicatesse de nous laisser de magnifiques plats durant les fêtes s’y référants . C’est par le biais de cette même religion que ce plat emblématique cuit quelques heures par année dans les fours de nos ménages. Pâques, au même titre que Noël est annonciateur de bonnes nouvelles. Parce que le printemps, parce que le soleil, parce que toute la chaleur et la vie qui repartent de plus belle !
L’être humain crée rites et coutumes qui finissent la plupart du temps dans un lit ou sur une table ! Ces coutumes se moquent de nos affiliations à quelconque religion. Peu importe, tout athée ou sataniste se régale lorsque l'on relâche les anses de la cocotte, que l'on relève le couvercle. À ce moment précis chaque membre de chaque famille ou communauté sent sa salive décupler sur les côtés des chicots.
Et justement, pour ce gigot, je voulais laisser la part belle au goût de viande! Ma maman et Vincent, son ami, élèvent deux agneaux par année et il s’avère que nous leur avons pris un demi agneau. C’est une viande magnifique qui, de source sûre, a été élevée de la meilleure des façons. J’ai cherché un peu partout mais à chaque fois les recettes sont agrémentées de carottes, oignons et autres légumes cuisant autour et ramenant leur lot de saveurs. Je souhaitais partir sur des valeurs ancestrales accompagnant depuis toujours ce morceau d’agneau. L’ail, le laurier, le romarin, le thym et le vin blanc. C’est tout ! Rien d’autre. Niet-nada ! Ceci laisse une place prépondérante au goût de l’agneau. Le tout cuit durant 7h à 120C . La cuisson terminée, la cuiller à soupe est l’élément crucial. Ceci car le dicton dit « mon gigot, tu peux le manger à la cuiller ». Et ça fonctionne, c’est garanti ! Ce fameux dicton prend alors tout son sens, on se régale !!
Et le reste aussi car vient alors le moment du partage à table, avec des amis, de la famille. Un repas, une fête et parfois des excès... d’amour !
(Pour 8-10 personnes)
1 gigot d'agneau de 2,5-3 kg
20 gousses d’ail en chemise
2 c. à s. d'huile d'olive
1 branche de romarin de 15 cm
1 branche de thym de 10cm
2 feuilles de laurier
5 dl de vin blanc
sel, poivre
Demander à votre boucher un gigot suisse non désossé et pas trop dégraissé. Cette dernière va en effet fondre et nourrir la viande tout au long de la cuisson. À la fin, vous obtiendrez en prime un jus fabuleux. Faire chauffer l'huile dans une cocotte avec couvercle (Assurez vous que le gigot rentre à l'intérieur, ne faites pas comme nous à emprunter la scie du voisin en catastrophe). Y faire dorer le gigot sur toutes ses faces. Pendant ce temps, préchauffer le four à 120° chaleur haut et bas. Quand le gigot est bien coloré, déglacer avec le vin blanc. Ajouter les gousses d'ail ainsi que les herbes aromatiques. Saler, poivrer. Enfourner le gigot pour 7h, couvercle bien fermé. Vous pouvez également lutter votre cocotte. Au bout de 7h, désosser le gigot (la viande doit se détacher facilement de l'os) et servir aussitôt avec des pommes de terres rôties ou bien des flageolets ainsi des petits fagots de haricots au lard. Proposer le jus à part en saucière.
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